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Renforcer la capacité du gouvernement à soutenir les groupes d’agriculteurs en Dominique

Barb Shackel-Hardman, conseillère Catalyste+, pose avec les dirigeants des groupes et coopératives participants de la Dominique, ainsi qu’avec Felix Finisterre, représentant régional de la CCEDM pour la SCE.

Concentré sur la prospérité des femmes et des jeunes, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Économie bleue et verte de la Dominique s’efforce de promouvoir l’agriculture durable pour obtenir une croissance économique équitable. Le ministère, en partenariat avec le projet Sustainable Agriculture in the Caribbean (SAC) de l’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC), a demandé le soutien de Catalyste+ pour évaluer les défis auxquels sont confrontés les petits groupes d’agriculteurs dans une économie agricole durable.

À la suite de la pandémie de COVID-19 et des effets dévastateurs de l’ouragan Maria en 2017, plusieurs groupes d’agriculteurs de base et à petite échelle en Dominique ont eu des difficultés avec la gouvernance. Certains avaient été mis en place pour un projet spécifique à court terme ou à la suite d’une catastrophe naturelle, mais n’ont pas été en mesure de se maintenir avec une fondation limitée. 

Barb Shackel-Hardman, conseillère Catalyste+ (CC), a développé une série d’outils d’évaluation pour les coopératives, les organisations et les agents de vulgarisation pour évaluer leurs structures de gouvernance. Huit groupes et deux coopératives ont été évalués, révélant plusieurs facteurs qui ont contribué au manque de recrutement, de fidélisation et d’engagement des membres. Les évaluations ont également révélé des lacunes dans leur capacité à gérer les opérations, à mener une planification stratégique et opérationnelle et à organiser des réunions régulières.

« Rencontrer des agricultrices dans leurs communautés et écouter leurs expériences a été très enrichissant. La formation à la gouvernance a aidé les femmes à devenir des membres plus solides du conseil d’administration de leurs organisations » explique Barb à propos de son temps passé avec les groupes d’agriculteurs.

Ces conclusions ont conduit à l’élaboration d’un plan de travail global axé sur les femmes et les jeunes pour la formation et le soutien aux organisations agricoles. Ce plan comprenait une série d’ateliers collectifs et individuels sur la planification stratégique, l’élaboration d’indicateurs de performance clés, les compétences en matière de leadership et de communication, la dynamique de groupe, la résolution des conflits et la gouvernance des conseils d’administration. Les entretiens et la formation ont motivé les groupes et les coopératives à se réactiver et à impliquer leurs membres.

Les groupes d’agriculteurs actifs peuvent défendre les intérêts des femmes et des jeunes agriculteurs et les aider à surmonter plusieurs obstacles, tels que l’accès au capital, à la terre ou aux mécanismes d’économie de main-d’œuvre. À long terme, l’amélioration de la gouvernance dans le secteur agricole permettra à un plus grand nombre de groupes d’agriculteurs dirigés par des femmes de saisir de nouvelles opportunités de marché et de devenir des défenseurs plus efficaces de leurs besoins, ce qui favorisera davantage l’action des femmes.

Les coopératives et les groupes d’agriculteurs favorisent la durabilité en comblant les lacunes en matière de gouvernance. Ces solutions permettent aux femmes et aux jeunes de mener leurs propres efforts de manière indépendante et de défendre leurs causes, réduisant ainsi leur dépendance à l’égard du ministère.

À la fin de la formation, la CC Barb leur a demandé de décrire les activités qu’ils ramèneraient à leurs groupes après les sessions, à savoir l’élaboration de leur plan stratégique, la sensibilisation de la communauté et l’organisation de leur prochaine assemblée générale annuelle. Profitant de l’élan donné par la formation, le ministère a engagé les groupes d’agriculteurs dans d’autres activités de renforcement des capacités.

La CC Barb a fourni au ministère les connaissances et les capacités nécessaires pour évaluer les lacunes en matière de gouvernance et fournir des services qui répondent à leurs besoins spécifiques. Le ministère dispose désormais d’une voie claire pour améliorer les structures des groupes d’agriculteurs et des coopératives, ainsi que d’outils d’évaluation pour poursuivre ce travail important en Dominique.

Barb a également commencé à travailler avec le ministère de l’agriculture de Sainte-Lucie pour fournir les mêmes évaluations de la gouvernance des groupes. Ils ont choisi un plus petit nombre d’organisations pour effectuer une analyse plus approfondie des ministères de tutelle, de la direction des groupes et des membres afin d’identifier les lacunes en matière de capacité et les activités futures. Au vu de ces premiers succès, la Dominique et Sainte-Lucie pourraient également présenter ces pratiques et outils à d’autres pays de l’Organisation des États des Caraïbes de l’Est.