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Renforcer l’engagement en faveur de la politique d’égalité des genres au Suriname

De gauche à droite : Andrea Benavides, responsable du programme CCEDM, Shiefania Jahangier, chef du le Bureau de l’égalité entre les genres du ministère de l’Intérieur (BGA), et Cheryl Hebert, conseillère Catalyste+.

Au Suriname, le genre est une question transversale et une responsabilité partagée par de nombreuses parties prenantes telles que les différents ministères, les organisations non gouvernementales et les organismess communautaires. Pour répondre à ces besoins complexes liés au genre, le Bureau de l’égalité entre les genres du ministère de l’Intérieur (BGA) a élaboré une solide politique 2021-2035 sur la vision du genre. Cependant, il a reconnu qu’il n’avait pas la capacité d’en évaluer la mise en œuvre et a demandé l’aide de Catalyste+ à cet effet.

Pour s’assurer que la politique produit les effets escomptés, Catalyste+ a suggéré de développer un cadre de suivi et d’évaluation (S&E),aidant à identifier les informations à collecter afin de garantir que les objectifs de la politique de la vision du genre sont atteints.

« Nous avons rencontré des difficultés avec le suivi et nous sommes arrivés à la conclusion que nous avions besoin d’un tel plan pour notre document de politique sur la vision du genre. Nous ne disposions pas, en interne, des connaissances nécessaires pour élaborer un plan de suivi et d’évaluation », a déclaré Shiefania Jahangier, chef du Bureau de l’égalité entre les genres. 

Cheryl Hebert, conseillère Catalyste+ (CC), consultante en genre et en politique, a travaillé avec le bureau pour élaborer un plan de suivi et d’évaluation. Ensemble, le BGA et la CC ont créé un plan de suivi et d’évaluation composé de quatre éléments : 

1. Description du programme : Cheryl a rencontré certaines parties prenantes clés pour des discussions qui ont jeté les bases du plan de suivi et d’évaluation. Ce plan comprend l’objectif, les rôles et les responsabilités des parties prenantes, le calendrier d’évaluation, l’origine des données, la manière dont elles seront collectées et tranmises, ainsi que des recommandations pour la poursuite du travail de collecte des données de base et des objectifs. 

2. Cadre de résultats en matière de genre : Ce document permet de créer une base pour le suivi des résultats et le lien entre planification, mise en œuvre et évaluation. Il montre les relations entre les buts de la politique de la vision de genre, les objectifs / résultats ultimes, les extrants, les résultats escomptés et indicateurs.

3. Un cadre de suivi législatif et réglementaire : Il s’agit d’un inventaire complet de l’état des mesures législatives et réglementaires visant à soutenir l’avancement de l’égalité entre les genres au Suriname. 

4. Un modèle de planification et pour rendre compte : Il s’agit d’un outil en deux parties destiné à aider les parties prenantes, telles que les ministères et les entités non gouvernementales, à planifier et à rendre compte des actions entreprises qui font progresser l’égalité entre les genres et s’alignent sur le cadre de résultats en la matière.

« La politique était très bien élaborée, mais j’ai pu constater qu’elle présentait également des lacunes en ce qui concerne la manière de la mettre en œuvre pour qu’elle donne des résultats. Le groupe était engagé et désireux de faire le travail », a déclaré Cheryl.

Dans les mois qui ont suivi cette affectation virtuelle, Cheryl s’est rendue au Suriname pour un atelier de deux jours avec les parties prenantes responsables de la mise en œuvre de cette politique, afin d’obtenir un retour d’information sur le plan de suivi et d’évaluation, d’échanger des idées sur la manière de le mettre en œuvre et de renforcer les relations et la collaboration entre le bureau et ces parties prenantes.

Après un atelier réussi, où chaque partie prenante a pu comprendre comment mettre en œuvre la politique de la vision du genre et apprendre des stratégies de communication et de collaboration, le plan de suivi et d’évaluation a été finalisé. Ce plan permet aux parties prenantes d’être mieux préparées à suivre les progrès réalisés en matière d’égalité et d’équité entre les genres au Suriname dans sept domaines prioritaires.

M. Mark Berman, ambassadeur du Canada au Suriname et haut-commissaire du Canada en Guyane, prononce le discours d’ouverture de l’atelier de deux jours.

Les politiques en matière de genre sont conçues pour lutter contre l’inégalité entre les genres et promouvoir l’équité entre les genres. Mais sans un suivi et une évaluation appropriés, il peut être difficile de déterminer si ces politiques ont un impact significatif. Grâce à ce plan de suivi et d’évaluation, le bureau peut désormais évaluer l’efficacité de la politique à l’aide du cadre de résultats en matière de genre et procéder à des ajustements pour améliorer l’impact de la politique. 

À l’avenir, le bureau se concentrera sur son rôle de chef de file tout en impliquant davantage les parties prenantes. Le bureau s’efforce d’obtenir l’engagement des décideurs politiques et des institutions de haut niveau pour soutenir cette cause. Le plan de suivi et d’évaluation et les engagements multipartites peuvent constituer un point de départ pour convaincre ces parties prenantes et  obtenir leur soutien en faveur du bureau et pour la promotion de l’égalité entre les genres. 

Shiefania est reconnaissante de l’implication de Catalyste+ et a bon espoir pour le futur. « L’avenir nous le dira, mais nous voyons des signes positifs. Nous devons prendre davantage de mesures pour impliquer étroitement nos parties prenantes. Je pense que, de notre côté, nous devons assurer le suivi de ce que nous devons réaliser d’ici la fin du projet ».

Les principales parties prenantes impliquées dans l’atelier comprenaient les points focaux pour l’égalité des genres des ministères, des fonctionnaires du Bureau général de planification et des unités de planification des ministères, des fonctionnaires du Bureau national des statistiques, du Bureau central d’enregistrement et des unités statistiques des ministères, et, pour la collecte de données sur la sécurité, la police et le Conseil national de lutte contre la violence domestique. Des organisations communautaires axées sur le genre et les femmes, ainsi que des partenaires internationaux tels que le PNUD et l’UNFPA, ont également participé à l’exercice.