La Mongolie : de la ville à la campagne
Brenda Boucher, conseillère SACO
C’est en janvier 2017 que s’est déroulé mon tout premier voyage en Mongolie, ce mystérieux pays discrètement enclavé entre la Russie et la Chine. Pendant quatre semaines, j’ai travaillé au projet MERIT de SACO à Oulan-Bator – durant la période la plus froide de l’année en Mongolie.
Que de souvenirs me reviennent en mémoire : l’assaut brutal de la pollution à mon arrivée à l’aéroport international Gengis Khan; les événements culturels hebdomadaires à l’Opéra d’Oulan-Bator; le magnifique monastère Gandan qui a échappé à la destruction massive des monastères bouddhistes par le Parti populaire révolutionnaire mongol dans les années 1930; les plaisirs de la table dans les nombreux restaurants mongols, coréens et chinois dispersés un peu partout dans la ville; et l’air vif des montagnes au site de la gigantesque Statue équestre de Gengis Khan.
Après m’être installée, j’ai décidé de m’orienter dans la ville en marchant. J’ai rapidement constaté qu’il s’agissait d’une métropole moderne et animée où l’on peut trouver presque tout ce qu’il y a dans n’importe quelle grande ville du monde. Cependant, au fil de mes explorations, j’ai commencé à discerner les contrastes culturels. Bien sûr, il y a des hôtels modernes, des restaurants et de grands édifices partout dans la ville, mais il y a également de nombreux immeubles d’appartements et de bureaux qui sont des vestiges de l’ancien style architectural russe. Ils sont encore en usage, mais ils ont grandement besoin d’entretien et de réparation. Au cours des 10 dernières années, Oulan-Bator a connu une prospérité qui s’est malheureusement essoufflée, et l’on peut constater de nombreux signes d’une économie en difficulté. Néanmoins, les gens sont sympathiques et chaleureux et manifestement bien fiers de leur pays.
Avant mon départ du Canada, on m’avait dit de faire attention à quelques petites choses, surtout en hiver : les routes et les trottoirs glacés et glissants en hiver, car la pollution recouvre la neige et les trottoirs et rend la surface huileuse et glissante; les trous d’homme ouverts, sans couvercle, où l’on peut tomber – et j’en ai vu fréquemment en me rendant au travail; les engelures – mais cela ne m’effrayait pas puisque je viens du Nouveau-Brunswick; et les accidents impliquant des piétons, même quand les feux de circulation sont au vert! Le trafic est fou à Oulan-Bator et j’ai vite appris que les piétons n’ont pas la priorité de passage! La façon la plus prudente de traverser la rue est de se placer très près d’un habitant de la place et de regarder droit devant avec confiance et détermination! J’y suis d’ailleurs devenue rapidement assez habile…
La pollution de l’air est certainement un des plus gros problèmes de la vie à Oulan-Bator en hiver. Mon masque anti-poussière a rapidement fait partie de mon habillement quotidien. Même si la Mongolie compte environ trois millions d’habitants, près de la moitié de la population du pays habite Oulan-Bator, et il semble que de nombreux résidents possèdent une voiture. Près de 60 % de la pollution est due au trafic automobile dans la ville. La zone périurbaine génère aussi beaucoup de pollution, car 800 000 personnes y vivent dans des tentes ou des abris de fortune et brûlent du charbon pour se chauffer. Même si mes journées étaient bien remplies, j’ai eu l’occasion de sortir de la ville pendant les weekends et d’explorer la campagne environnante. Les Mongols sont d’ailleurs nombreux à s’échapper de la ville pendant les jours de congé pour venir respirer le bon air frais des montagnes.
Toutefois, c’est lorsqu’on m’a demandé de revenir en Mongolie au mois de mai que j’ai réellement connu la campagne. Cette fois, mon affectation se déroulait à Choibalsan, dans la province de Dornod, à huit heures de route au nord-est d’Oulan-Bator. Dornod est la province la plus à l’est du pays et elle partage sa frontière avec la Russie au nord, et avec la Chine à l’est. Cette fois-ci, je me sentais dans la « vraie » Mongolie! La ville s’étend le long d’une rue principale qui longe la rivière Kherdan, et bien que de nombreux édifices soient délabrés et que le taux de chômage soit élevé, c’est dans cette partie de la Mongolie que je me suis sentie la plus bienvenue. C’est à Choibalsan que j’ai été témoin du mode de vie des bergers nomades. La campagne est parsemée de yourtes – des tentes rondes portatives où habitent les bergers nomades de Mongolie – entourées de larges troupeaux de moutons, de chèvres, de chevaux et de chameaux. C’est là que j’ai vu pour la première fois des gazelles!
Après mon orientation des premiers jours, je suis restée seule avec mon agent de projet et traducteur, qui m’a vraiment facilité la vie. Même si j’ai eu maintes fois des difficultés à me faire comprendre, les gens de Choibalsan, du personnel de l’Hôtel Bolor aux serveurs dans les restaurants, tous étaient sympathiques, souriants et toujours prêts à m’aider. J’ai vite constaté également que la population est très jeune; il y a de jeunes enfants partout, toujours vêtus proprement. On m’arrêtait souvent lorsque je marchais le long de la rivière pour prendre des photos avec des écoliers et de jeunes adultes. Un jeune homme et une jeune femme m’ont également demandé si je voulais bien leur donner des leçons d’anglais dans mes temps libres, ce que j’ai fait avec plaisir.
Cette fois-ci mon affectation se déroulait au bureau du gouverneur. L’attention et l’engagement de la part du gouverneur, de ses adjoints, du chef du personnel et des directeurs de département ont été irréprochables! Le succès de mon projet est dû à l’intérêt et à la participation de tout le personnel, et au travail dévoué de l’agent de projet local. J’ai quitté Choibalsan avec une meilleure compréhension de l’histoire et de la culture de la Mongolie et avec une envie d’explorer davantage ce pays fier et mystérieux.
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